David Soudan
🎯 Le 7 mai 2003, personne ne se doutait que ce match allait marquer le début d’une des plus grandes séries de l’histoire du football anglais. Ce jour-là, Arsenal écrase Southampton 6-1 à Highbury. Un carton, certes, mais personne n’imagine encore que ce succès sera le point de départ d’une incroyable série de 49 matchs sans défaite en Premier League. Un an plus tard, les Gunners décrochent le titre sans perdre une seule rencontre. Du jamais-vu depuis 1889.
Le match qui lance la légende
Robert Pirès et Jermaine Pennant plantent chacun un triplé. Les supporters quittent le stade le sourire aux lèvres, mais sans se douter qu’ils viennent d’assister à quelque chose d’historique. Ce match de fin de saison 2002/03, a priori anodin, lance une dynamique folle. Arsenal termine derrière Manchester United cette année-là, mais le feu est lancé pour une revanche éclatante.
Une équipe qui fait rêver
À l’été 2003, Arsène Wenger garde son noyau dur et y ajoute le gardien allemand Jens Lehmann, venu remplacer David Seaman. Devant lui, Sol Campbell et Kolo Touré verrouillent la défense, tandis que Patrick Vieira fait le ménage au milieu pour laisser s’exprimer les artistes : Ljungberg, Pirès, Bergkamp et l’inarrêtable Thierry Henry.
C’est simple : Arsenal joue l’un des plus beaux footballs qu’on ait vus en Angleterre. Henry termine meilleur buteur avec 30 buts et finit deuxième au Ballon d’Or derrière Ronaldinho. L’équipe enchaîne les victoires avec classe, puissance et élégance.
« Soit ça allait être un flop, soit un coup de génie. Deux discussions ont suffi à me convaincre que Lehmann était fait pour nous », dira plus tard Wenger.
Le penalty raté qui change tout
Mais même une série comme celle-là connaît des moments chauds. Le plus critique ? Le 21 septembre 2003, à Old Trafford. Manchester United obtient un penalty à la 90e. Si Van Nistelrooy marque, la série s’arrête là. Mais le Néerlandais trouve la barre, après que Lehmann a tenté de le perturber sur sa ligne. Arsenal survit et continue sa marche vers l’histoire.
« Je veux que vous deveniez immortels »
Le 15 mai 2004, Arsenal affronte Leicester lors de la dernière journée. Menés à la mi-temps, les Gunners renversent le score et s’imposent 2-1. Ils bouclent la saison invaincus : 26 victoires, 12 nuls, aucun revers. Un exploit que seul Preston North End avait réussi… en 1889, à une époque où le championnat ne comptait que 22 matchs.
« Je leur ai dit : on est déjà champions. Mais maintenant, je veux que vous deveniez immortels », racontera Wenger.
Arsenal finit avec 11 points d’avance sur Chelsea, dans une saison qu’aucun fan ne pourra oublier.
La série continue… puis s’effondre dans le chaos
La saison suivante commence sur les mêmes bases : Arsenal gagne 8 de ses 10 premiers matchs. Mais le 50e match, le fameux numéro 50, sera celui de trop. À Old Trafford, encore, les Gunners tombent 2-0 face à Manchester United dans un match tendu devenu mythique : la « Battle of the Buffet ». Un penalty litigieux, des fautes à la chaîne, une fin de match agitée… et un morceau de pizza lancé sur Sir Alex Ferguson dans le tunnel par un certain Cesc Fabregas, comme il l’admettra plus tard.
Depuis, plus de titre pour Arsenal
La saison suivante, ni Arsenal ni United ne soulèvent le trophée. C’est Chelsea, emmené par José Mourinho et financé par Roman Abramovitch, qui décroche son premier titre depuis 50 ans. Et depuis ce sacre invincible de 2004, les Gunners n’ont plus jamais été champions.
