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Euro 2020: les Bleus balancés entre certitudes et inquiétudes

Qualifiés en huitièmes de l’Euro contre la Suisse, adversaire abordable, les Bleus peuvent s’appuyer sur leur première place de groupe et le réveil de leur buteur Karim Benzema, mais leur jeu inquiète et la fatigue les guette, avec déjà deux grands blessés.

. Tête froide malgré les coups de chauds

Sortir vivants du “groupe de la mort”, première place en prime, c’est l’objectif rempli par les Bleus face à deux poids lourds du continent, l’Allemagne et le Portugal, et une vaillante Hongrie portée par son bouillant public. Les Bleus ont gagné en costauds à Munich (1-0), sont revenus à la hauteur des Hongrois (1-1) et ont encore trouvé les ressources pour accrocher le Portugal (2-2), champion d’Europe en titre, après l’ouverture du score de Cristiano Ronaldo.

“On a eu trois matches différents, à haute intensité, on n’a pas tout bien fait mais l’état d’esprit est là”, a résumé Didier Deschamps, sélectionneur satisfait d’avoir clôturé le premier tour sans trébucher: “Aujourd’hui le don de soi en plus de la qualité technique a été quelque chose de fondamental”. Du haut de ses 22 ans, Jules Koundé a aussi vanté un “bilan positif”. “On est convaincu qu’on peut améliorer des choses, mais on est une équipe difficile à manoeuvrer, difficile à jouer car on est invaincus”, selon le défenseur du Séville FC, titulaire mercredi pour la première fois.

 . “Benzegoal”, le retour

D’un doublé, Benzema a libéré l’équipe de France et s’est délivré d’un poids, après quatre matches sans faire trembler les filets. “Tout le monde attendait ce but-là après six ans d’attente. Mais je suis un joueur qui a l’habitude d’avoir toute cette pression”, a évacué l’attaquant du Real Madrid, désigné “homme du match”.

Depuis son retour surprise, il y a eu ce pénalty raté contre les Gallois puis cette blessure contre les Bulgares en préparation, un but refusé contre l’Allemagne en début d’Euro et une partie frustrante face aux Hongrois. “C’est clair qu’il y a une autre pression qu’en club parce que là, c’est tout un pays, mais moi ça me motive à chaque fois pour donner plus”, a insisté le Madrilène. En patron, c’est lui qui a pris le ballon du penalty (obtenu par Mbappé) sans aucune discussion avec ses partenaires.

. Ereintés et touchés

Les Français terminent leur phase de groupe sur les rotules: après deux matches dans la chaleur étouffante de Budapest, les organismes ont été mis à rude épreuve. “Il y a eu beaucoup de dépense physique”, a remarqué Raphaël Varane. Contre la Hongrie, les Bleus ont été dépassés dans l’impact physique et face aux Portugais, “l’intensité a pu baisser au fil du match”, a reconnu Koundé.

L’inquiétude la plus grande concerne le poste de latéral gauche. Touché à un genou, Lucas Hernandez, sorti à la mi-temps contre la Seleçao, peine à enchaîner les rencontres. Et sa doublure Lucas Digne semble proche d’un forfait après avoir subi une blessure musculaire mercredi. “Ca va être très compliqué”, a reconnu Deschamps, déjà affaibli par le départ d’Ousmane Dembélé.

A gauche, le sélectionneur va devoir aligner soit un latéral droit (Léo Dubois, Benjamin Pavard, Koundé), ou un milieu comme Adrien Rabiot mercredi, à moins qu’il ne fasse confiance à Presnel Kimpembe qui évoluait à gauche au centre de formation du PSG. Autre solution: instaurer une défense à trois, un schéma déjà testé par Deschamps.

. Manque de contrôle

Les champions du monde font-ils peur ? Certes, les premiers tours n’ont jamais été flamboyants sous Deschamps, mais l’impression générale laissée par les Bleus n’est pas aussi limpide que celles délivrées par l’Italie, la Belgique ou les Pays-Bas, dans des groupes certes moins relevés.

Trois erreurs défensives leur ont coûté trois buts: un mauvais repli de Pavard contre la Hongrie, un coup de poing susceptible d’exclusion signé Lloris et une faute de main de Koundé.

Le triangle offensif censé faire chavirer l’Europe, avec Benzema, Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, n’a pas montré grand-chose, et le seul but marqué dans le jeu est venu d’une inspiration de… Paul Pogba pour Benzema.

“Il faut ajouter des automatismes pour être plus conquérants et faire encore plus mal”, a voulu croire Koundé. La Suisse est un bon adversaire pour mettre en pratique ces belles paroles.

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