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Voici l’arrangement qui a permis à Patrice Motsepe d’être porté à la tête de la CAF

L’homme d’affaires de 59 ans est adoubé par la FIFA dont il assume automatiquement le poste de vice-président.

Ce n’était pas une surprise, le Sud-Africain Patrice Motsepe, seul candidat en lice, a été désigné président de la Confédération africaine de football, pendant la 43e assemblée générale de l’organisation à Rabat. L’homme d’affaires de 59 ans est adoubé par la FIFA dont il assume automatiquement le poste de vice-président.

Le président des Mamelodi Sundowns succède ainsi au Malagasy Ahmad Ahmad. Motsepe faisait figure d’outsider jusqu’à ce que ses trois rivaux, le Sénégalais Augustin Senghor, le Mauritanien Ahmed Yahya et l’Ivoirien Jacques Anouma, se rallient à sa candidature quelques jours avant le vote.

Les 3 ont obtenu en contrepartie la garantie de postes, respectivement, de premier et second vice-présidents et de conseiller du futur président, avec un “programme commun”.

La FIFA se défend face aux accusations d’intervention en disant via son président Gianni Infantino – “Vous avez tous la même vision aujourd’hui, c’est la célébration de cette unité. Ensemble on gagne. Le foot c’est un sport d’équipe, la valeur la plus importante du foot c’est l’esprit d’équipe.“

C’est un discours que je tiens souvent car je crois qu’on doit tous travailler pour cette cause commune et ramener le Football Africain a la hauteur de son talent et de ce qu’il mérite. Mais de quelle vision s’agit-il précisément? Car pour se rallier à la candidature, il a fallu garantir des postes, donc les fondations de cette unité sont basées sur des intérêts personnels et ça me gêne. La CAF c’est 54 fédérations, un pouvoir de vote conséquent.

Je ne dis pas que les idées sont mauvaises, nous devrons d’abord voir ce qui est mis en œuvre pour juger et faire un bilan. Mais l’histoire nous montre bien que tout ce qui est bâti sur des intérêts personnels est voué à s’écrouler. Idem pour tout ce qui est bâti sur l’injustice. Afficher une forme d’unité basée sur des intérêts personnels ne serait pas une forme d’illusion au final?

Pour moi plusieurs points sont fondamentaux

– La jeunesse, lutter contre tous ces fléaux et ces arnaques de faux agents. Éduquer les jeunes et leur montrer que ce qu’ils croient et la réalité pour devenir footballeur, ce sont 2 choses complètement différentes. Il n’y a pas un monde mais un Univers d’écart entre ce que les jeunes croient et la réalité.

– Élever le niveau de nos championnats locaux. Et pour cela, je crois qu’il ne faut pas se concentrer seulement sur les premières divisions. Les divisions inférieures sont d’autant plus importantes. Si ta 2e division est forte, ta première division est naturellement et logiquement plus forte. Car tes joueurs viennent souvent des divisions inférieures.

– La formation sur un modèle Africain. Dans de nombreux pays, il est difficile de créer des académies ou d’avoir des championnats de jeunes. Ces jeunes se retrouvent dans des divisions régionales, 3e ou 2e division et c’est là qu’il faut aussi y apporter un côté formateur. Pourquoi ne pas y intégrer par exemple des équipes de jeunes chez les grands clubs pour mieux les aguerrir avant de les lancer au plus haut niveau? Par exemple, on pourrait avoir une sorte d’équipe B du TP Mazembe ou autres dans la 2e division de son championnat.

– La protection des joueurs. Il y a toujours beaucoup trop de cas, de litiges et de dossiers qui sont revus par la FIFA et le TAS. D’abord ça ternit notre image et ensuite ça dessert nos joueurs ou nos clubs. Personne n’en sort jamais vainqueur. On parlera aussi des contrats et de la façon dont ils sont payés car ceux qui évoluent dans des championnats qui se sont arrêtés pendant longtemps ont vécu de véritables drames humains. Étant payés au match, sans jouer, ils n’avaient plus de quoi vivre ou manger.

– Faire des clubs des business viables qui profitent aux communautés locales et au football local mais sur un modèle Africain et j’insiste. C’est ce que font les Young Africans en Tanzanie. Ils travaillent avec La Liga pour revoir la structure du club. En Juin 2020 ils ont envoyé un consultant business du FC Séville par exemple, c’est une très bonne chose.

– On sait que pour beaucoup de clubs, la source de revenus majeurs vient de la vente de joueurs à l’extérieur malheureusement avec toutes les dérives que ça peut comporter. Pour que les clubs puissent accroître leurs revenus il faut inviter le public à remplir les stades, inviter les supporters à s’impliquer et a s’investir dans leurs clubs. Il faut aussi exposer et vendre notre football local a l’étranger mais avant cela, il faut aussi pousser notre propre public à regarder notre Football. Quand vous avez un grand match de Premier League ou un Clasico, un derby en Liga, et qu’en même temps vous avez un derby dans un championnat local, combien vont payer un abonnement TV pour regarder la Premier League ou La Liga? Combien payeraient pour regarder le derby local Africain?

– On en vient donc à la question du spectacle qu’on propose. Et c’est l’un des points clés. On parle aussi de l’image que l’on peut renvoyer. Nous devons proposer un football attractif mais pas seulement. Un produit, un spectacle qui se vend bien l’est toujours avec beaucoup de public, un public qui prend plaisir, pas d’images de violence…etc…

– Nous devons aussi continuer de développer le Football Féminin qui prend de plus en plus de place.

Beaucoup d’enjeux et des points importants. Mais quelle est la vision? S’il s’agit de générer plus de revenus c’est une bonne chose mais est-ce que les clubs au niveau local pourront vraiment en profiter? Personnellement, j’attends de voir le programme “commun” qui sera mis en place et quels seront les résultats.

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