Mathieu Gagnon
Le retour de Neymar à Santos, censé être celui d’un enfant prodige revenu boucler la boucle, a peut-être pris fin de la façon la plus rocambolesque qui soit. L’attaquant brésilien a été expulsé dimanche soir après un geste aussi osé que malvenu, qui pourrait bien marquer sa dernière apparition sous le maillot de son club formateur.
Une fin de match surréaliste face à Botafogo
Le scénario avait tout du vaudeville. Alors que la rencontre contre Botafogo touchait à sa fin, Neymar, fidèle à son instinct de showman, a tenté de marquer de la main, à la manière de Diego Maradona ou du jeune Lionel Messi face à l’Espanyol en 2007. Mais en 2025, difficile de croire qu’un tel geste puisse passer inaperçu à l’ère du VAR.
Résultat : deuxième carton jaune, expulsion directe, et Botafogo qui enfonce le clou dans la foulée en inscrivant le but de la victoire (1-0). Sur les réseaux sociaux, Neymar a tenté de désamorcer la polémique avec humour et franchise : « J’ai fait une erreur, pardonnez-moi ! » a-t-il écrit.
« Si je n’avais pas été expulsé, je suis sûr qu’on aurait gagné. Vous pouvez me mettre la défaite sur le dos ! »
Un retour éclair à Santos… et déjà la fin ?
Après un passage fantomatique à Al-Hilal (sept petits matchs, un but et une rupture des ligaments croisés), Neymar avait fait le choix du cœur en revenant à Santos en janvier dernier. L’idée : se relancer dans un environnement familier, reprendre du rythme, et garder un œil sur la Seleção en vue du Mondial 2026.
Mais le contrat, court, s’achève à la fin juin. Et le Brésilien sera suspendu pour le prochain match contre Fortaleza — le dernier de Santos avant la pause imposée par la Coupe du monde des clubs. Autrement dit, il se pourrait bien qu’on ait déjà vu la dernière apparition de Neymar sous les couleurs de l’équipe qui l’a révélé au monde.
Des éclairs de génie, mais le corps ne suit plus
À 33 ans, Neymar n’est plus l’électron libre de ses plus belles années. Les coups reçus, les blessures à répétition, ont laissé des traces. Plus lent, moins explosif, il compense avec sa technique toujours intacte. En quelques matchs avec Santos, il a tout de même régalé les supporters : un but inscrit directement depuis le corner, une « roulette arc-en-ciel » sortie de nulle part… et donc cette tentative hasardeuse à la Maradona.
Les réseaux brésiliens n’ont évidemment pas tardé à s’enflammer, entre moqueries, détournements et nostalgie. Car quoi qu’on en dise, Neymar continue de fasciner. Il agace, amuse, mais ne laisse jamais indifférent.
Quel avenir pour Neymar avec la Seleção ?
Carlo Ancelotti, désormais sélectionneur du Brésil, a laissé la porte entrouverte. Absent de sa première liste, Neymar reste néanmoins dans les plans du technicien italien :
« Tout le monde connaît sa qualité, nous comptons sur lui. Mais il vient à peine de revenir de blessure, j’ai choisi les joueurs en forme pour ce rassemblement », a expliqué Ancelotti face à la presse.
Reste à savoir si le natif de Mogi das Cruzes pourra retrouver une condition physique suffisante pour jouer un rôle au Mondial 2026 — un objectif qu’il n’a jamais caché. D’ici là, les spéculations vont bon train : un nouveau contrat avec un club en lice pour la Coupe du monde des clubs ? Un retour en Europe ? Rien n’est exclu.
Neymar, fidèle à lui-même : imprévisible
Ce qui est certain, c’est que Neymar ne fait jamais dans la demi-mesure. Il chute, rebondit, provoque, illumine. Et même quand il se rate, il le fait avec panache.
Alors, clap de fin à Santos ? Peut-être. Mais comme toujours avec lui, on garde un œil ouvert : la suite promet encore quelques rebondissements. Parce que Neymar, pour le meilleur ou pour le pire, ne fait jamais les choses à moitié.
