Ruben Tchamko
La très prudente section 17 du tribunal de commerce de Madrid, qui avait imposé à l’UEFA de retirer les sanctions contre les trois clubs, a finalement tranché pour l’instance et un procès se tiendra le 14 juin. La magistrate Sofia Gil Garcia a validé les arguments de l’UEFA avec une ordonnance de 18 pages divulguée aujourd’hui qui lève la suspension de la procédure engagée par l’instance. « Les clubs étaient conscients des conséquences possibles, ce qui n’a pas empêché l’adoption d’engagements de financement, qui ne peuvent être assumés ou présumés frustrés par des sanctions », indique-t-elle notamment. Les trois clubs vont à nouveau faire appel. Hors parcours devant les tribunaux espagnols, l‘arrêt de la Cour de justice de Luxembourg est particulièrement attendu, afin de savoir si l’UEFA jouit d’une position de domination et dispose d’un monopole.
L’UEFA envisageait des amendes de 100 millions d’euros et une exclusion des coupes d’Europe pour un ou deux ans, avant que sa procédure ne soit suspendue. De quoi sérieusement compliquer l’avenir des trois institutions. Il paraît par exemple peu vraisemblable que Kylian Mbappé rejoigne le Real Madrid, s’il apprend que le club merengue ne dispute pas les prochaines éditions européennes.
Quant à la Juventus de Turin et au FC Barcelone, ils font face à de grosses dettes et une telle sanction pourrait tout simplement compromettre leur existence. L’annulation de la Super League pourrait par ailleurs contraindre les trois formations à payer des indemnités aux partenaires qui les avaient accompagnés. Le combat juridique entre les trois initiateurs de la Super League et l’UEFA est toutefois loin d’être terminé. De nombreuses décisions doivent encore être rendues et l’on peut compter sur Florentino Perez pour ne rien lâcher, bien qu’il soit seul contre tous.
